L'exposition « La métamorphose de l'art imprimé. Éditions contemporaines franco-suisses et œuvres uniques en série » présente dix-sept nouvelles œuvres réalisées par trois générations d'artistes de Suisse romande. Conçue comme un projet passerelle, cette exposition explore non seulement les pratiques artistiques contemporaines en Suisse romande, mais aussi la question de ce que peuvent être aujourd'hui les estampes et les éditions. Bien sûr, cette question ne peut être résolue dans son intégralité, mais la métamorphose des estampes dans cette exposition couvre un large champ, allant du Cibachrome à la linogravure, en passant par la sérigraphie, les gravures à jet d'encre et à l'aquatinte, jusqu'aux collages, sculptures thermoformées et pièces murales, explorant ainsi le travail des éditions contemporaines en Suisse romande et au-delà. Même si le titre de l'exposition comporte des indications géographiques, elle est, à l'instar de l'art contemporain, marquée par l'internationalité et présente les artistes comme des ambassadeurs dans le monde, qu'il s'agisse d'Olivier Mosset, qui vit en Arizona, de Valérie Favre, qui occupe la chaire de peinture à l'UdK Berlin, ou de Carmen Perrin et Alfredo Aceto, originaires respectivement de Bolivie et d'Italie. L'entrée à l'exposition est gratuite.

Bon nombre des œuvres présentées dans l'exposition sont conçues comme des pièces uniques en série et jouent ainsi avec la question de ce que peut être une édition imprimée, une œuvre multiple ou une pièce unique : Alfredo Aceto a conçu une grande cravate en feutre comme objet mural, chacune de ces œuvres d'inspiration beuysienne étant accompagnée d'une épingle à cravate différente choisie par l'artiste.

Philippe Decrauzat a créé trois nouvelles séries d'œuvres qui font référence à son dernier film Replica (2019) : celles-ci comprennent onze œuvres Cibachrome uniques, 22 extraits différents du Pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe et 22 impressions jet d'encre représentant de manière géométrique et abstraite une bobine de film. Valérie Favre a produit deux nouvelles sérigraphies collées qui explorent les thèmes du genre et de la politique identitaire en examinant les références artistiques et historiques de Virginia Woolf et Max Bill de Zurich. Sylvie Fleury a conçu quatre grandes bannières en très petit tirage avec le slogan « She Devils On Wheels » ; chacune des quatre œuvres de couleurs différentes a été sérigraphiée à la main à l'aide d'un pochoir et rivetée à la main.

Trois peintures en forme de saumon réalisées par Louisa Gagliardi ont été reproduites sous forme de peintures Photoshop par impression jet d'encre sur carton, à l'instar de ses originaux, et montrent des personnes piégées dans des espaces et des objets. Chaque œuvre a été peinte à la main par l'artiste avec une finition au vernis à ongles. Olivier Mosset a produit une grille dorée en sérigraphie. Cette grille minimaliste, archétype de l'art abstrait du XXe siècle, fait référence à un projet d'art architectural dans la région de Barolo, en Italie.

Avec sa gravure à l'aquatinte « ACIDES », Carmen Perrin examine l'effet de l'acide utilisé dans l'impression en creux, la forme linguistique objective du médium de la gravure, comme référence dans un spectre de couleurs allant du clair au foncé.

Denis Savary a créé deux œuvres expansives à partir des récits d'archives autour de Corinna Bille et Salvador Dalí : un grand objet en plastique représentant une fraise noire à l'aspect érotique - « Corinna » - réalisé en plastique peint et thermoformé, et une série de sept parasols uniques plus grands que nature, réalisés en linogravure et intitulés « Figueras » ; ils font référence à la ville natale de Salvador Dalí, qui a notamment conçu le logo et les couleurs des parasols pour la société Chupa Chups.